La consolidation comptable ou consolidation financière est une pratique courante dans un contexte économique où de nombreuses sociétés forment des groupes, avec des relations de sociétés mères à filiales.
Alors, quelles sont les entreprises concernées par la consolidation financière ? Quels sont les enjeux de ce processus budgétaire ? Pourquoi et comment consolider ses comptes ?
Dans cet article, nous répondons à ces trois grandes questions et à quelques autres.
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Consolidation financière en entreprise : de quoi parle-t-on ?
La consolidation financière peut se définir comme un processus permettant de fournir une vision globale des états comptables, financiers et de gestion de plusieurs sociétés commerciales rassemblées dans un même groupe. On parle alors de comptes consolidés.
Ce processus comprend la collecte de multiples données en provenance des différentes entités du groupe, de ses diverses activités, zones géographiques, etc. Il consiste aussi et surtout en leur agrégation dans des états financiers, rapports et autres documents représentatifs du groupe, dans l’ensemble de son périmètre.
La consolidation financière est réalisée :
- Soit en interne, par la direction financière du groupe ;
- Soit par des experts-comptables.
Quelles sont les entreprises concernées par la consolidation des comptes ?
Potentiellement, toutes les entreprises
Dès lors qu’une entreprise a des liens financiers avec une ou plusieurs autres, la consolidation des comptes constitue un précieux outil de gestion et de reporting interne.
En présentant le bilan et les résultats du groupe comme s’il s’agissait d’une seule entité, elle offre aux dirigeants une vision globale et objective de sa santé financière. Elle leur permet alors :
- D’être plus efficaces dans la gestion ;
- De prendre plus facilement des décisions stratégiques de type cessions, restructurations, etc.
A minima, les entreprises qui ont des obligations légales
Toutefois, la consolidation financière est souvent beaucoup plus qu’une méthode de gestion interne.
En effet, la loi lui confère un caractère obligatoire si certaines conditions sont remplies. Parmi ces critères figure notamment le niveau d’influence exercé par la société sur une ou plusieurs autres.
En France, c’est principalement le code du commerce qui définit ce cadre juridique. Sauf cas d’exemption, une entreprise a l’obligation de consolider ses comptes si elle exerce un contrôle ou une influence notable sur une ou plusieurs autres sociétés.
Quels documents pour consolider ses comptes ?
La consolidation financière consiste à agréger de nombreuses informations généralement présentes dans divers documents propres à chacune des sociétés du groupe. Il s’agit principalement des comptes annuels et du rapport de gestion.
Pour résumer, on pourrait presque considérer que la consolidation revient à agréger ces documents.
Compte de résultat
Pour chaque société, le premier document de référence est le compte de résultat. À partir des soldes intermédiaires de gestion de chaque société, il présente le résultat d’exploitation, le résultat financier, le résultat courant et le résultat net.
Le compte de résultat consolidé comprend les mêmes éléments auxquels s’ajoute le résultat net part du groupe. Il s’agit de la part du résultat net qui revient à la maison mère, après déduction de la part de résultat revenant aux autres actionnaires des filiales.
Bilan
De même, à la clôture de chaque exercice, chaque société établit le bilan comptable. Au niveau du groupe, le bilan consolidé agrège les actifs et passifs des filiales et de la société mère et permet de visualiser la valeur patrimoniale de celui-ci.
Il faut encore y ajouter notamment, au titre des capitaux propres, les intérêts minoritaires non agrégés dans les capitaux propres part du groupe.
Annexes comptables
Les annexes comptables ajoutent des précisions au bilan et au compte de résultat :
- Soit en matière de méthodologie comptable ;
- Soit pour augmenter le niveau de détail derrière les chiffres de ces deux documents, expliciter les événements et le contexte…
Ainsi, les annexes comptables des différentes sociétés du groupe sont utiles aux opérations de consolidation financière. Et les comptes consolidés s’accompagnent eux aussi d’annexes comptables pour les enrichir d’informations plus qualitatives.
Rapport de gestion
Enfin, comme les comptes d’une société s’accompagnent souvent d’un rapport de gestion établi par son dirigeant ou son organe dirigeant, il en est de même pour les comptes consolidés du groupe.
Ces rapports de gestion donnent une analyse commentée des comptes, du contexte, des événements, mais aussi de la stratégie. On y trouve également tous les éléments relatifs à la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), souvent sous forme de déclaration de performance extra-financière (DPEF).
Pourquoi consolider ses comptes ? Quels sont les enjeux ?
Avant de développer cinq objectifs stratégiques auxquels répond le processus de consolidation financière, voyons quelques défis qu’il doit relever.
Il y a d’abord un nombre important et croissant de normes comptables à respecter. Ce sont notamment les normes IFRS (International Financial Reporting Standards). Leur évolution constante ajoute encore de la difficulté.
La complexité tient aussi au processus lui-même, aux traitements et retraitements de consolidation à effectuer. L’élimination exhaustive des opérations intra-groupe, par exemple, demandent du temps et de la rigueur.
De plus, les éventuelles acquisitions et autres prises de participations élargissent successivement le périmètre d’intégration et de consolidation.
En conséquence de ce qui précède et d’autres aspects encore, le volume de données à traiter augmente d’une consolidation à l’autre. Aussi, les délais requis pour produire les comptes consolidés tendent à se raccourcir.
Des comptes consolidés pour une meilleure visibilité financière
La consolidation permet aux dirigeants et à l’ensemble des services d’avoir une bonne vision de la santé financière, de la performance et de la rentabilité :
- De chaque unité ou filiale ;
- Et du groupe dans son ensemble.
Elle rend ainsi l’information financière plus transparente en interne. Elle constitue également une précieuse aide à la décision.
Le processus de consolidation en lui-même permet d’identifier des opportunités de réduction des coûts au sein du groupe.
Consolider ses comptes pour répondre aux exigences légales
Même lorsqu’elle n’est pas obligatoire, la consolidation financière aide les entreprises à être en conformité avec :
- Les normes de reporting ;
- Et plus généralement toutes les exigences réglementaires requises par l’État et les organismes de réglementation.
Elle y parvient bien sûr par l’information qu’elle agrège, traite et finalement fournit aux instances de déclarations et de contrôles. Mais le processus en lui-même, à travers les activités d’étude et d’analyse notamment, peut révéler diverses failles de conformité et des actions préventives ou correctives à mener.
Répondre aux demandes des établissements financiers et fournir des informations aux tiers
La consolidation financière permet de fournir aux tiers des informations complètes sur le résultat du groupe pris dans son ensemble, sur son patrimoine et plus généralement sur sa situation financière.
La disponibilité des comptes consolidés comble les attentes des banques et autres établissements dans le cadre de demandes de financements par exemple. Il en est de même pour les investisseurs et autres partenaires.
En centralisant les informations financières, la consolidation en facilite aussi l’accès pour les auditeurs. Elle contribue ainsi à simplifier le processus des audits internes ou externes.
Présenter les résultats des filiales comme une seule entité
Comme nous l’avons déjà commenté, la consolidation financière revient à présenter le bilan et les résultats de l’ensemble des filiales comme s’il s’agissait d’une entité unique.
Et cela constitue déjà en soi une très bonne raison pour consolider les comptes. Cela génère une certaine cohérence, une uniformité dans le reporting financier des filiales. L’analyse et la comparaison des informations financières ainsi élaborées s’en trouvent alors facilitées.
Quelles sont les méthodes de consolidation financière ?
L’autorité des normes comptables (ANC) distingue trois méthodes de consolidation financière. L’application de telle ou telle méthode dépend de la nature du contrôle exercé par la société mère sur ses filiales.
La méthode de consolidation par intégration globale
La consolidation par intégration globale est la méthode utilisée quand la société consolidante exerce un contrôle exclusif sur la filiale. Il peut d’agir :
- D’un contrôle de droit, si la société mère détient plus de 50 % des droits de vote sur la filiale ;
- Ou d’un contrôle de fait, si elle détient plus de 40 % des droits de vote et qu’aucun autre actionnaire n’en détient autant.
L’intégration globale consiste alors à remonter intégralement les lignes du compte de résultat de la filiale vers la maison mère, les actifs et passifs du bilan et la quote-part des capitaux propres de la filiale détenue par la société mère.
La méthode de consolidation par intégration proportionnelle
Quand la société mère ne détient pas le contrôle exclusif sur la filiale, la méthode de consolidation appliquée est celle de l’intégration proportionnelle. Les comptes de la société consolidée ne remontent alors que partiellement au niveau de la société consolidante.
Comme son nom l’indique, la consolidation par intégration proportionnelle consiste à n’incorporer les comptes de la filiale qu’à hauteur du capital détenu par la société mère.
Si la société mère détient X % du capital de la filiale (X étant compris entre 20 et 50), les montants de chaque ligne du compte de résultat et du bilan sont repris à hauteur de X % dans les comptes de la maison mère.
La méthode par consolidation par mise en équivalence
La dernière des trois méthodes de consolidation s’applique lorsque la société consolidante n’a qu’une influence notable sur la société consolidée, en possédant moins de 20 % des droits de vote.
La méthode de consolidation consiste alors à revaloriser les titres de participation de la société consolidée, à l’actif de la société consolidante. Cette valeur est en fait substituée par la quote-part de capitaux propres (y compris les réserves et le résultat de l’exercice) que la société consolidante détient dans la consolidée.
Comment consolider les comptes dans son entreprise ?
Dans toute entreprise qui détient des participations dans d’autres sociétés, la stratégie de consolidation financière comporte plusieurs étapes.
En premier lieu, il faut définir un périmètre de consolidation. Cette étape consiste à dresser la liste des sociétés du groupe qu’il faudra inclure dans les comptes consolidés.
Cet inventaire permet aussi, pour chaque société à consolider, de spécifier la méthode de consolidation à appliquer.
Dans la phase suivante, il s’agit de collecter de manière systématique les données financières et extra-financières. L’exhaustivité et la précision de cette collecte sont cruciales pour la fiabilité du processus de consolidation.
Vient ensuite le gros travail de validation et d’homogénisation de ces données, de rapprochement et d’agrégation. En effet, la consolidation est plus complexe que faire de simples additions. Il faut effectuer des contrôles rigoureux, vérifier l’exactitude et la cohérence des données, détecter d’éventuelles divergences…
Cette étape garantit l’intégrité des comptes consolidés. Les écarts entre les registres des sociétés mères et des filiales doivent être corrigés.
Enfin, il ne suffit pas d’agréger les différents postes comptables, selon la méthode de consolidation retenue initialement pour chaque société consolidée. Il faut encore agréger divers documents comptables et extra-comptables.
Consolidation financière : quelques points d’attention
Gestion des devises
Dans le cas où le groupe inclut une ou plusieurs filiales hors zone euro, la consolidation doit convertir leurs comptes en euros.
Différentes méthodes de conversion sont possibles, selon qu’elles appliquent un cours :
- Historique (le cours de change à la date de constatation des produits et des charges, ou à la date d’entrée des actifs), le plus précis ;
- Moyen sur la période (mensuelle, trimestrielle, semestrielle ou annuelle), par souci pratique ;
- De clôture (le cours de change à la date de clôture de l’exercice), plus simple encore, mais la valeur comptable des immobilisations, notamment, est alors encore plus sensible aux fluctuations des taux de change.
Élimination des opérations intra-groupe
La consolidation comptable ne doit rapporter que les flux financiers entre le groupe consolidé et les tiers. Les flux entre entités du groupe, qui apparaissent dans leurs propres comptes, doivent donc être éliminées.
Ces opérations intra-groupes se décomposent en 2 catégories :
- Opérations réciproques (interco)
– Les produits et les charges intra-groupe (transactions d’achat / vente entre entités du groupe) ;
– Les dettes et créances intra-groupe (prêts entre entités) ;
- Opérations non réciproques (résultat interne)
– Opération commerciales (marge intragroupe incorporée dans la valeur du stock)
– Opération de structure (+ ou – value de cession internes)
– Opérations financière (dividendes en produits financiers)
Ce traitement est particulièrement minutieux. Il faut assurer son exhaustivité. Pour cela, on utilise la méthode en partie double.
Normalisation comptable
Le plan comptable :
L’ensemble des données des entités constituant le groupe, doivent être intégrées dans un même plan comptable, celui de la société mère.
Les normes comptables :
Bien entendu, le processus de consolidation financière doit veiller à la conformité aux normes comptables internationales.
Il convient donc de suivre les fréquentes évolutions de ces normes et des règlements publiés par l’ANC, et d’adapter le processus de consolidation financière en conséquence.
Quelles sont les bonnes pratiques pour réussir la consolidation de ses comptes ?
Au vu de ce qui précède, la consolidation financière apparaît clairement comme un processus fastidieux. L’application de quelques bonnes pratiques s’avère donc déterminante pour réussir la consolidation des comptes de votre groupe.
La rigueur est un facteur de clé essentiel de cette réussite. Vous devez :
- Mettre en œuvre une gouvernance des données et un ensemble cohérent de normes de reporting et de traitement des données pour assurer leur qualité, leur cohérence, et finalement la justesse des comptes consolidés ;
- Réaliser régulièrement des rapprochements pour garantir l’intégrité des données et identifier les incohérences.
Il faut aussi avoir une bonne connaissance de toutes les tâches à effectuer tout au long du processus de consolidation financière : paramétrage, documents à récupérer et à produire, règles à définir, ajustements à réaliser, etc.
Pour cela, il est important de bien piloter la formation continue et la gestion du changement pour que les services financiers acquièrent les compétences nécessaires. De plus, il faut rester informé des évolutions des normes IFRS et des principes comptables pour assurer la conformité.
Enfin, parmi les principales bonnes pratiques à instaurer, il ne faut pas négliger l’automatisation des transactions intra-groupe et du processus de consolidation dans son ensemble. Elle permet de simplifier les process, d’optimiser les flux, de supprimer des tâches manuelles et ainsi de réduire les risques d’erreurs et de libérer du temps pour des tâches à plus forte valeur ajoutée.
Comment automatiser le processus de consolidation financière ?
La mise en œuvre d’outils automatisés pour la clôture et la consolidation des comptes est un investissement tout à fait justifié au regard des services fournis. Pour que le retour sur investissement soit optimal, il y a là aussi quelques conseils à suivre.
Disposer d’une solution complète de reporting financier avec des capacités d’analyse avancées est un pré-requis.
Ensuite, dans le choix d’une solution d’automatisation de la consolidation, il faut s’assurer que celle-ci puisse s’intégrer parfaitement aux divers ERP utilisés par les entités du groupe.
Aussi, il ne faut pas penser uniquement à l’efficacité et à la rapidité du processus automatisé. La communication aux différentes parties prenantes, et par conséquent la qualité des analyses et des tableaux de bord produits par l’outil ont également leur importance.
De plus, cette capacité à produire des rapports visuels significatifs et personnalisés ne doit pas aller à l’encontre de la simplicité d’utilisation. Privilégiez donc une solution avec laquelle les utilisateurs peuvent concevoir et modifier des rapports sans assistance technique.